1ère partie ici :
http://calepin-dun-zoreol.blogspot.com/2012/02/confessions-dun-flic.html
Confessions d’un flic
Partie 2
« Alors quand je
suis arrivé là-bas, le Patron m’a tout de suite remarqué et reconnu, pourtant
j’étais habillé en civil, bon c’est vrai je fais une tête de plus que tout le
monde, même à l’école primaire, toujours une tête d’avance, même qu’on me
disait que j’étais tellement haut que j’entendais rien d’à ce que me disait les
profs ! Bref, il m’a pris par le bras et m’a attiré vers l’arrière salle,
la une porte de toilettes ou il y avait marqué –Condamnée- s’ouvrit
d’elle-même. Un colosse grand comme moi avait du reconnaitre le Patron, il me
dévisagea puis me laissa la place pour passer.
_ Et alors qu’y avait-il
dans cette pièce ? demanda le psychologue de plus en plus intrigué et
intéressé par l’histoire.
_ Et ben il y avait des
urinoirs, enfin tout comme, ils avaient été décalés et a la place une ouverture
donnait sur une autre salle plus grands. Ca faisait très film des années
50 ! Et dedans : des jeux de cartes, deux tables de jeux jusqu’à 7
personnes par table. Une vingtaine de personnes qui ne remarquèrent même pas
mon arrivée. Ils étaient penchés sur leurs mains, scrutaient les autres,
devinaient les jeux adverses, cherchaient la bonne mise. Certains fumaient,
d’autres se rongeaient les ongles, remuaient de la cuisse, se mordillaient la
lèvre tandis que d’autres se cachaient derrière leurs lunettes de soleil,
impassibles, je n’ai jamais compris comment ils faisaient, eux ! dit-il
d’un air pensif. Une chose était sure pourtant, c’était un endroit pour
moi !
_ En donc à ce moment la
vous avez commencé à jouer pour vous sentir vivre ?
_ C’est exactement
ca ! Enfin… Plus exactement au début le Patron m’a amené à une table,
celle des débutants et m’a offert des jetons pour commencer à jouer. Les
personnes qui ont joué avec moi pouvaient très bien être mon voisin de palier
ou des multirécidivistes ou des garçons de café, mais la on était tous pareils
à craindre pour notre mise, c’était vraiment excitant ! Bref… En 5 minutes j’ai
tout perdu, alors j’ai demandé à reprendre des jetons. « A partir de
maintenant ca fera 50 euros, m’a-t-il dit, mais tu auras plus de jetons et tu
pourras gagner plus. »
_ Et c’est comme ca que
vous êtes devenu addict au jeu ?
_ Ben oui… sauf que
c’était encore gentil à ce moment la. Je venais 2 à 3 fois par semaine, et au
bout de 2 mois, ma technique commençait à s’améliorer sérieusement, alors j’ai
voulu miser plus. Quand j’en ai parlé au Patron, il m’a regardé longuement et
m’a demandé si j’étais vraiment sérieux, j’ai dit oui et du coup je suis passé
à la 2eme table. Je grimpais les échelons, j’étais fier, ca ne m’était jamais
arrivé à mon travail. Sauf qu’à cette table, ce n’était pas du tout la même
chose ! Les mises étaient de 200 euros minimum et la méfiance était
beaucoup présente, presque étouffante. A partir de ce moment j’ai mis des
lunettes de soleil moi aussi, dit-il en les retirant de sa tête et les
regardant pensivement, elles m’ont bien aidé…
_ Elles vous
rassuraient ? Vous permettaient de gagner ?
_ Oui, enfin non pas
exactement. J’ai mis presque 3 mois à ne plus paraitre ridicule et surtout à
vider mon compte bancaire et épargne logement retraire – je n’ai jamais rien
compris à tout ce charabia. L’argent c’est de l’argent mais cela importait peu,
je devais jouer ! Heureusement que ce bar n’était ouvert que les soirs, je
continuais mon travail à la police tout en pensant au soir ou j’irais vivre,
l’attente était parfois insoutenable.
_ Vous vous y rendiez
plus souvent qu’avant alors ?
_ Tous les jours !
Mais ca valait le coup, en seulement 5 mois j’étais devenu un joueur émérite.
Je regardais comment jouais les autres, et je faisais comme eux et au final ca
marchait plutôt pas mal. La tension palpable devenait une drogue, il m’en
fallait encore plus !
_ Vous en avez parlé à
celui que vous appelez « Le Patron » ?
_ Oui… Il m’a dit que
j’allais m’engager sur une pente qui n’arrivait plus rien à voir, que les
enjeux étaient risqués et que je devais être prêt à tout, que « ca
n’allait plus rigoler ! »… Une autre table existait ! Une
ancienne cave à l’arrière du bar. J’avais regardé le dossier du Patron quand il
avait été inculpé, cette salle n’avait pas été suspecté, pourtant : là
était le vrai endroit clandestin. »
Bobby baissa la tête,
semblant se souvenir de ce moment ou il était rentré dans la cour des grands mais
dont il n’avait pas l’étoffe pour en faire partie. Le psychologue sentant le
besoin de se confesser laissa passer le temps nécessaire malgré son désir d’en
savoir plus. Puis Bobby releva la tête et entre quatre yeux annonça :
« Je savais que ca
allait être plus dur, mais à ce point la ?... Pour éponger mes dettes de
jeu, j’ai du voler l’argent des gens en garde à vue, et même… tuer
quelqu’un ! »
A SUIVRE